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Être plus authentique au travail
Geneviève Chabot • 11 juin 2020

Être plus authentique au travail

Je rêve d’un monde plus authentique au travail.


Je souhaite vraiment de tout cœur qu’un jour, que nos entreprises deviennent plus humaines, véhiculent leurs valeurs de façon transparente; qu’elles valorisent les employés intègres, les opinions divergentes, la diversité des personnalités; qu’elles promeuvent des leaders vrais et inspirants qui ont un réel impact, pas seulement pour le portefeuille des actionnaires des entreprises, mais aussi pour la reconnaissance et le bien-être des individus qui y travaillent. Je suis peut-être une idéaliste, je préfère de loin ça que d’être défaitiste!


Malheureusement, oui, il y a encore de l’inauthenticité dans nos milieux de travail, des «personnages fake» en qui nous ne pouvons pas avoir confiance, des «visages à 2 faces» qui se comportent différemment en fonction des gens avec qui ils se retrouvent, des «sourires forcés» qui cachent des intentions malveillantes ou même des «manipulateurs» qui sacrifient leurs valeurs pour se frayer une place de choix dans la hiérarchie ou pour obtenir une promotion. C’est vrai, l'argent, c’est important pour plusieurs d’entre nous. Par contre, le prix de l’avancement n’a-t-elle pas un goût amer, si pour l’obtenir, il faut devenir un «yes man» ou une «yes woman»?


Pour qu’une organisation et les gens qui y travaillent soient authentiques, la culture de l’entreprise doit d’abord faire preuve d’ouverture et encourager les discussions franches, honnêtes et intègres. Les individus qui composent l’organisation doivent aussi honorer l’art d’être soi et accepter la différence, c’est-à-dire accueillir les personnalités, les opinions, les idées opposées. La diversité, c’est ce qui permet à l’entreprise d’innover. Les compagnies qui oeuvrent dans le secteur des technologies, elles, l’ont bien compris!

C’est quoi l’authenticité et l’inauthenticité?

Une personne authentique s’exprime et agit avec sincérité et engagement ce qu’elle est vraiment. Plus spécifiquement, c’est lorsque les pensées, les paroles et les actions d’une personne sont alignées et qu’elles sont en cohérence avec qui elle est.


Du temps que j’étais gestionnaire, je ne peux pas dire que j’ai été 100% authentique. Moi aussi, j’ai joué le jeu pour me faire accepter, pour ne pas faire de vagues, pour avoir un meilleur bonus. J’ai dû suivre certaines directives qui ne faisaient pas de sens, éviter des discussions pour ne pas déplaire; j'ai déjà implanté des décisions qui n’étaient pas toujours alignées avec mes valeurs; j'ai dû faire ce qu’on me demandait, même si je devais sacrifier ma vie personnelle parfois, tourner ma langue 28 fois pour ne pas dire ce qui me brûlait les lèvres. Faire des heures supplémentaires pour terminer un dossier à la date prévue et pour respecter un «faux deadline».

Pourquoi nous ne sommes pas authentiques?

Comme toute bonne employée et gestionnaire, il était important pour moi que je sois appréciée, pas seulement de mon équipe, mais aussi de mes supérieurs. Et comme j’avais de grandes ambitions, beaucoup de «drive» et que je m’exigeais d’être performante et un modèle inspirant pour les autres, j’ai refoulé à plusieurs reprises mes opinions, j’ai omis de «challenger» certaines décisions et de dire non quand les exigences dépassaient mes capacités. Tout ça pour éviter les confrontations, les jugements et pour dissimuler mon syndrome de l'imposteur.


Il y a un jour où la goutte a fait déborder le vase. J’étais plus capable de faire semblant d’être une ambassadrice de décisions auxquelles je n’adhérais pas, j’étais épuisée de surperformer, de donner mon 120%, de me «fendre en quatre» pour faire plaisir à tout le monde et pour avoir un grain de reconnaissance. J’étais vraiment malheureuse, en fait, je dirais plus que je me sentais comme une esclave! J’avais le sentiment de donner ma vie en échange d’un chèque de paie. 

L’argent ne fait pas le bonheur

Est-ce que gagner un salaire dans les 6 chiffres justifie de perdre son authenticité? C’est la question que je me suis posée à l’époque…


Au moment où j’en ai eu assez de l’inauthenticité, c’est là que je me suis mise à me rebeller dans mon milieu de travail, contre l’autorité. Probablement, parce que c’est à ce moment-là que je prenais conscience que j’avais laissé tomber ma propre autorité! J’étais en train de m’éteindre… et ce n’était pas le salaire qui allait me sauver.


Puis c’est là que les questions philosophiques et existentielles sont survenues… j’avais 36 ans à l’époque et j’allais tout droit dans le mur!


C’est là que je me suis rendue compte que ce n’est pas du tout ce que j’avais envie de FAIRE ou de VIVRE pour le restant de ma vie, surtout pas à l’aube de ma quarantaine qui s’approchait à la vitesse de l’éclair et qui commençait à me créer du stress et de l’anxiété.


Je voyais bien que la façon dont je me comportais ne reflétait pas la personne que j’étais véritablement. Je m’étais accrochée à une sécurité financière, des années de service et je m’étais associée aux comportements valorisés par mon organisation, pourtant, je me sentais tellement vide à l’intérieur. En d’autres mots, j’ai découvert que ce n’est pas ce que je possédais, ni mes actions qui définissaient qui je suis.

L’art d’être soi

Avec du recul et beaucoup d’introspection lors d’un arrêt de travail, je me suis rendue compte à quel point il est important que mes pensées, mes paroles et mes gestes soient alignées avec mes valeurs et mon identité pour être heureuse. J’ai réalisé aussi que ma grande capacité d’adaptation a nuit en quelque sorte à ma quête d’authenticité. J’avais inconsciemment accepté de modifier mes comportements pour m’adapter à mon environnement. C’est le Profil NOVA, un outil psychométrique conçu pour mieux se connaître, qui m’a permis de mettre en lumière mon «style naturel» ainsi que mon «style adapté» en réponse à mon environnement. La perte d’énergie considérable qui a contribué à mon épuisement professionnel était plus qu’évidente sur papier. Elle devenait même mesurable! Tout est devenu plus clair à partir de ce moment-là, je souffrais d’un manque d’authenticité.

 « L’authenticité, c’est d’être le même à travers toutes les situations, un projet unique », Jean-Paul Sartre. 

Aujourd’hui, dès qu’il y a un désalignement dans ma vie, je sens un malaise et je le sais que c’est parce que je ne me permets pas d’être moi-même, bien souvent.


Que ce soit de l’impatience, un inconfort, de l’inquiétude, de la colère ou de la frustration, je me demande toujours qu’est-ce qui n’est pas aligné dans la situation et qui m’empêche de me sentir bien avec moi-même. Parfois, être authentique, c’est juste nommer ce qui ne fait pas notre affaire, identifier ce qui ne nous convient pas ou partager avec les autres ce qui nous rend mal à l’aise et surtout, être en accord avec ses valeurs profondes.

Avez-vous remarqué que c’est bien plus facile de côtoyer des personnes authentiques ? La connexion est souvent bien meilleure. En effet, parce que les personnes authentiques sont bien connectées avec elles-mêmes, il devient encore plus facile de connecter avec les autres. Ça explique pourquoi aussi les leaders authentiques ont beaucoup plus de succès avec leurs équipes.


Être authentique, c’est être capable aussi de se différencier des autres, car chaque personne est unique. En étant vrai, nous pouvons pleinement exister, nous reconnaissons notre propre valeur, nous nous sentons valorisés et plus épanouis au travail.

Un retour vers l’authenticité en temps de crise

C’est souvent dans les moments difficiles que nous retrouvons nos forces intérieures et qui nous sommes réellement. Évidemment, je ne te souhaite pas un épuisement professionnel! Mais il reste que le contexte actuel apporte son lot de défis et je t’invite donc à reconnecter avec ta nature profonde et avec ce qui est le plus important pour toi.


Si tu es un parent, la période du COVID t’a peut-être permis de constater que tu passais beaucoup trop d’heures au travail avant la crise et que la famille mérite aussi que tu lui consacres plus de temps pour un meilleur équilibre travail-famille; certains vont prendre conscience que leur travail ne leur apporte plus la satisfaction dont ils ont besoin pour se réaliser pleinement; alors que d'autres voudront agir avec plus d'humanité et d'empathie.


Peu importe ce qui découlera de tes réflexions, permets-toi d’être vrai à partir de maintenant, de dire ce que tu penses, d’exprimer tes idées, tes inquiétudes, tes besoins à une oreille attentive dans ton organisation. Fais-le avec bienveillance et calme, sans oublier le stress que ton gestionnaire peut avoir à supporter en ce moment. Choisis le moment opportun, le ton adéquat, les bons mots pour susciter une discussion ouverte, franche et constructive.

 « Les temps difficiles suscitent un désir instinctif d’authenticité », Coco Chanel. 
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